MISE EN CONTEXTE

Pourquoi doit-on bien planifier le transfert du BIM vers les opérations?


Les modèlesBIMBuilding Information Modelingcréés par les professionnels dans le cadre des phases de conception et de construction sont une source précieuse de données sur les espaces, équipements et systèmes d’un bâtiment, des informations cruciales pour les opérations. Ainsi, grâce au BIM pour les opérations (ci-après : BIM-Opérations), le travail fastidieux des professionnels de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (ci-après : AEC) peut avoir un impact positif majeur sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.

Étant donné que la phase d’exploitation du cycle de vie d’un bâtiment est beaucoup plus longue que celle de la conception et de la construction et représente 75% du coût total, les avantages du transfert des modèles à la fin des projets de construction sont évidents.

Par exemple, le BIM-Opérations peut accélérer l’atteinte des objectifs de performance du bâtiment dans les premières années d’opérations en :

  • facilitant la localisation des équipements et systèmes dans un bâtiment non-familier;
  • donnant un accès rapide aux données de garanties et de spécifications des manufacturiers.

On comprend donc l’engouement pour le BIM-Opérations.

Il y a toutefois un bémol : les modèles BIM n’ont pas été conçus pour servir aux opérations. Pour leur permettre de remplir cette nouvelle fonction, il faut établir de bonnes pratiques afin d’harmoniser les besoins des opérateurs de bâtiments avec ceux des professionnels de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction.

L’objectif de cette page est de fournir des recommandations simples et concrètes aux donneurs d’ouvrage, aux opérateurs de bâtiments et aux professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Construction pour permettre l’utilisation du BIM aux fins d’opérations.

Maximiser le temps et l’effort investit dans les modèles BIM dans le cadre de la conception et de la construction augmente la rentabilité des bâtiments tout au long de leur cycle de vie.

Idéalement, ce processus d’harmonisation et de standardisation devrait être enclenché en amont de la conception du modèle. Si ce n’est pas le cas, tout n’est pas perdu! Le processus sera néanmoins plus complexe, plus long et plus coûteux.

Chez Archidata, nous possédons plus de 20 années d’expérience dans la création de solutions Web et de logiciels pour assister à la gestion des bâtiments tout au long du cycle de vie, de la conception aux opérations. Ces outils sont basés sur les outils utilisés par les professionnels de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AEC), tel que les dessinsCAOConception Assistée par Ordinateuret les modèles BIM.

Malgré tout le potentiel du BIM-Opérations, nous expérimentons depuis 5 ans tous les problèmes associés au transfert du modèle BIM au donneur d’ouvrage à la fin des projets. Cette page résume nos constats et regroupe nos recommandations pour mieux harmoniser les besoins des opérations avec ceux des professionnels de l’AEC pour rentabiliser au maximum les modèles BIM et, de ce fait, les bâtiments.

Archidata peut faciliter cette transition et offre ses services de soutien pour :

  • fournir les recommandations aux professionnels qui créeront les modèles;
  • récupérer les modèles à la fin des projets;
  • mettre à jour les modèles en continu;
  • gérer le « modèle-maître » et la division du modèle pour des projets de rénovation n’impliquant que des portions du bâtiment;
  • harmoniser le portefeuille immobilier dans le cadre de combinaisons de modèles BIM et de plansCAOConception Assistée par Ordinateur. ( Voir la section sur la Transformation numérique )

Les grandes questions abordées ici sont les suivantes :

Qu’est-ce que le BIM pour les opérations?
Quelles formes peuvent prendre le BIM pour les opérations, concrètement?
Quels sont les avantages du BIM pour les opérations (ROI)?
Quelle est la problématique du transfert du modèle BIM aux donneurs d’ouvrage?
Quelles informations doivent être ajoutées aux modèles pour créer un BIM pour les opérations?
Quelles sont nos recommandations générales aux propriétaires, professionnels et opérateurs?
Quelles sont nos recommandations techniques lors de la création du modèle BIM?
Que faire si les besoins des opérations ne sont pas inclus dans le modèle BIM TQC?
Comment établir le niveau d’information requis pour une catégorie d’équipements (LoI)?
Comment maintenir les modèles BIM à jour?
Comment harmoniser les modèles BIM avec les dessinsCAOConception Assistée par Ordinateurtraditionnels?
Qu’est-ce que la norme Uniformat II?
Qu’est-ce que le format IFC?
Les modèles BIM contiennent un grand niveau de détails sur les dimensions, compositions et spécifications des composantes du bâtiment qui sont souvent inutiles aux opérations quotidiennes du bâtiment.
Actuellement, les modèles BIM de construction ne sont utiles qu'à un nombre limité d'intervenants du bâtiment.

DÉFINITION DU BIM-OPÉRATIONS

Qu’est-ce que le BIM pour les opérations?


Le BIM (Building Information Modeling) est un processus intelligent basé sur une maquette 3D qui fournit aux professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Constructionles informations et les outils nécessaires pour planifier, concevoir, construire et gérer plus efficacement des bâtiments et des infrastructures.(Traduction libre de la définition d’Autodesk https://www.autodesk.com/solutions/bim).

Pour les professionnels de l’AEC, les avantages du BIM sont doubles : le travail en 3D et la superposition des données de plusieurs disciplines. D’une part, le fait de travailler en 3D fait en sorte que la modification d’une structure s’applique du même coup à tous les étages, un avantage notable sur les dessinsCA0Conception Assistée par Ordinateur2D. La visualisation en 3D facilite également le travail des professionnels de la construction qui profitent d’une meilleure compréhension spatiale. D’autre part, la combinaison de l’information à l’intérieur de modèles 3D interactifs permet de faciliter la détection et la gestion de collisions (clash detection).

Le BIM-Opérations est une évolution dérivée de la fonction primaire du BIM permettant de tirer profit des informations comprises dans le modèle BIM de construction pour tout le cycle de vie du bâtiment.

Le BIM n’est pas simplement une représentation 3D d’un bâtiment, c’est une base de données des caractéristiques de ses composantes techniques. Une multitude d’informations sur les composantes en architecture, en structure, en mécanique, en électricité et en plomberie peuvent être intégrées dans cette base de données : composition, volume, forme, couleur, résistance au feu, marque, fonctions, entretien, consommation d’énergie, impact environnemental, etc.

Nous privilégions l’expression « modèle BIM » à celle de « maquette BIM » communément utilisée parce qu’elle illustre mieux le fait que le BIM est une base de données modélisée en plus d’un 3D.
En ajoutant des niveaux d’information, le modèle BIM 3D devient multidimensionnel : la planification du temps (4e niveau ou 4D), l’estimation des coûts (5e niveau ou 5D) et l’analyse énergétique (6e niveau ou 6D) pendant les phases de conception et de construction, puis finalement, les opérations du bâtiment (7e niveau ou 7D) tout au long du cycle de vie du bâtiment.

C’est ce septième niveau d’information, parfois appelé le BIM-7D, qui nous intéresse ici.

Une grande partie de l’information sur les espaces, équipements et systèmes contenue dans la base de données du modèle BIM est nécessaire aux opérations du bâtiment : maintien d’actifs, entretien préventif, sanitaire, gestion des contrôles, gestion des espaces, etc.

Mais pour que les modèles BIM soient utiles aux opérations, il faut s’assurer que toutes les informations que les professionnels ont en main sont intégrées au modèle, et ce, d’une manière standardisée pour qu’elles puissent être comprises par les opérateurs ou extraites automatiquement par des logiciels d’opération (par le format IFC; voir section 15). Notre objectif est de fournir des recommandations pour faciliter ce processus d’intégration.

Dans le cadre du BIM-Opérations, il est plus réaliste et productif de considérer le modèle BIM comme une base de données qui alimente des logiciels d’opération du bâtiment (gestion des espaces, documents, maintien d’actif, entretien préventif, contrôles, alarme incendie, sanitaire, clés, financière, etc.) plutôt que comme un outil d’opération en soit.

Le BIM est bien plus qu’une représentation 3D d’un bâtiment; c’est une base de données contenant plusieurs niveaux d’informations sur l’ensemble de ses composantes techniques.

TYPES DE BIM-OPÉRATIONS

Comment peut-on utiliser le BIM-Opérations, concrètement?


Différentes approches sont présentement en développement pour concrétiser le concept du BIM-Opérations.

Une des options envisagées est de trouver et ramener toute l’information nécessaire aux opérations des bâtiments dans le modèleBIMBuilding Information Modeling. À première vue, il y a des avantages évidents à cette approche puisque l’information est centralisée et spatialisée. Néanmoins, un inconvénient majeur est que les modèles BIM sont généralement très lourds et complexes à gérer. Cela fait en sorte que : 

  • La saisie des données nécessaires aux BIM-Opération est très dispendieuse puisqu’elle doit être réalisée par un professionnel spécialiste familier avec le logiciel Revit;
  • La consultation du modèle requiert des ordinateurs très puissants et des logiciels spécialisés coûteux;
  • La mise à jour des données est très difficile, de sorte que le modèle BIM devenant rapidement désuet. Même sans rénovations majeures du bâtiment, les changements fréquents au sein du bâtiment peuvent rapidement rendre un modèle trop différent de la réalité pour être utilisable;
  • Les professionnels travaillent sur des modèles BIM distincts pour un même projet, compliquant d’autant plus le travail d’intégration et d’harmonisation entre les données.  

Le modèle BIM est un support à la conception et à la construction et n’est pas conçu à des fins de gestion informatique. Les tentatives d’imposer cette deuxième fonction sont, à notre avis, vouées à l’échec.

Les modèles BIM Revit sont si lourds et complexes que les professionnels de l’AEC possèdent chacun leur propre version simplifiée. Il n'existe donc pas qu’un seul modèle BIM d’un bâtiment, mais autant de versions qu’il y a de firmes qui ont participé au projet. Les modèles ne sont souvent combinés dans un modèle intégré qu’à l’occasion de la détection et la gestion de collisions (clash detection).

Il est donc difficile d’imaginer que les intervenants des opérations puissent consulter un modèle BIM-Opérations intégré pour des interventions quotidiennes et qu’ils pourraient le tenir à jour.

L’autre option est celle que nous préconisons : il s’agit d’extraire du modèle l’information pertinente aux opérations et de redistribuer cette information vers les logiciels d’opération des bâtiments (maintien d’actifs, entretien préventif, entretien sanitaire, gestion des contrôles, etc.). Les avantages de cette alternative sont les suivants :

  • Les opérateurs pourront faire appel au modèle BIM qu’au besoin, sauvant temps, argent et effort;
  • La mise à jour des données peut être réalisée par ces logiciels et au besoin, être transférée vers le modèle plus facilement;
  • En continuant d’utiliser des logiciels d’opération qui ont fait leurs preuves, les opérations réduisent les risques de résistance au changement et augmentent la probabilité du succès de la transition;
  • Les données de plusieurs bâtiments peuvent être gérées en même temps; en effet, le modèle BIM classique ne contient que les données d’un seul bâtiment.

 

Dans ce cas, l’utilisation du format IFC, la norme dans l’industrie, facilitera l’interopérabilité entre les systèmes.

On peut aussi imaginer une solution intermédiaire où est créé un modèle simplifié ne comprenant que les données pertinentes aux opérations – de la même manière que les professionnels ont créé une version du modèle pour leurs besoins pour les phases de conception et de construction.

Sur cette présente page, nous mettons l’accent sur l’accessibilité et la normalisation des données ainsi que l’extraction des données. Bien que nous ne conseillions pas cette voie, toutes les recommandations présentées ici s’appliquent dans un contexte où les opérations consulteront les données directement dans le modèle.

Comparativement aux dessins CAO, le BIM facilite le clash detection avant la construction en facilitant la coopération entre les professionnels. En impliquant les opérateurs de bâtiment, on peut également réduire les clashes lors du passage aux opérations.

RETOUR SUR INVESTISSEMENT (ROI)

Quels sont les avantages du BIM pour les opérations (ROI)?

L’accès au modèleBIMBuilding Information Modelingpeut sauver beaucoup de temps aux équipes d’opération à la fin d’un projet de construction d’un nouveau bâtiment ou d’une nouvelle aile.

Si toutes les informations liées aux équipements sont disponibles et spatialisées dans le modèle BIM remis au propriétaire, des mois de travail peuvent être économisés pour les opérateurs en permettant, entre autres, de localiser les équipements dans un espace non-familier et de trouver les données des garanties, les manuels et les spécifications, etc. Ceci permet d’augmenter la rentabilité du bâtiment dans les premières années, d’autant plus que les risques de bris et d’échecs des équipements et systèmes sont les plus élevés dans les premiers mois d’activité (la période de l’angle mort ou du « blind spot » selon Geoff Zeiss).

Dans un article sur son blog Between the Polesgeospatial.blogs.com, Geoff Zeiss a résumé les résultats des premières analyses présentées par George Broadbent de Microdesk à SPAR3D 2018 à Anaheim concernant le retour sur investissement du BIM pour les opérations dans une série d’études de cas (hôpitaux, centre de recherche médicale, aéroport et université).

Selon ces analyses, le BIM-Opérations permet de :
  • Réduire de ≈10% le temps requis pour former un opérateur junior;
  • Réduire de 50% le temps requis pour évaluer des demandes internes d’intervention en évitant la commande de numérisation de plans papier;
  • Réduire de ≈80% les frais encourus par la simple recherche des informations nécessaires à la maintenance des équipements;
  • Économiser 5% des coûts d’exploitation par an.
Étant donné que les coûts liés aux opérations représentent 75% des coûts totaux liés au bâtiment et s’accumulent sur plusieurs décennies, le BIM-Opérations améliore la rentabilité des bâtiments de manière significative.
Source: www.spar3d.com/blogs/guest-blog/bim-for-fim-big-roi/

Selon notre expérience, une autre forme importante de ROI est une réduction de 50 à 75% des coûts de saisies de données pour les logiciels d’opération par la réduction du temps de travail des employés et l’élimination des conséquences liées au manque d’uniformité dans la saisie.

Le passage du modèle BIM-Opérations du bâtiment permet de rendre un nouveau bâtiment fonctionnel plus rapidement. Pour les mêmes raisons, le modèle BIM-Opérations permet également de faciliter la transmission des informations lors de la vente de bâtiments.

Il ne faut pas sous-estimer les coûts associés aux opérations pour tout le cycle de vie d’un bâtiment.

Cette phase est non seulement beaucoup plus longue que celles de la conception et de la construction, elle affecte aussi directement le bien-être et la productivité d'une grande diversité d’occupants et d’intervenants.

PROBLÉMATIQUE DU BIM-OPÉRATIONS

Quelle est la problématique du transfert du modèle BIM aux donneurs d’ouvrage?


Un élément essentiel au succès du BIM-Opérations est la prise de conscience que les enjeux spécifiques des phases de conception/construction sont très différents de ceux des opérations des bâtiments (exploitation/entretien/gestion des actifs immobiliers).

Il est important de comprendre que les modèlesBIMBuilding Information Modelingsont créés pour des objectifs précis qui n’ont pas ou peu à voir avec les opérations des bâtiments : faciliter la collaboration entre les professionnels pendant la conception, détecter les problèmes (clash detection) avant que la construction ne commence et faciliter la gestion du travail pendant la construction.

Ainsi, les données comprises dans la base de données associée aux modèles BIM créés par les professionnels de l'AECArchitecture, Ingénierie et Constructionne sont pas nécessairement celles qui seront pertinentes ni nécessaires aux opérations.

En d’autres termes, alors que le « M » du BIM (Building Information Modeling) est central dans le cadre de la conception et de la construction, c’est le « I » qui est le plus important dans le cadre des opérations.

Prenons par exemple les données liées aux équipements. La taille et la forme (données dimensionnelles) des équipements sont très importantes pendant les phases de conception et de construction pour s’assurer du positionnement et de l’espace requis. Par contre, la date de fin de la garantie et le numéro de contrat en cas de bris pour ces équipements a peu d’importance au moment de la conception. C’est l’inverse pour les opérations.

Un autre exemple de différents besoins concerne la structure spatiale du bâtiment. Au moment de la conception et de la construction, les espaces physiques sont tous à construire et on y fait donc souvent référence en termes de phases et zones de projets.  Les espaces se font attribuer des codes aléatoires pour que les professionnels de l’AEC qui collaborent sur le projet puissent s’y retrouver. Il est fort improbable que locaux et zones seront nommés, codifiés et numérotés de la même manière une fois le bâtiment occupé. Le problème est d’autant plus difficile à gérer si les codes et termes utilisés sont similaires et se chevauchent. Par exemple, un même le code de local (par ex : #001) pourrait être utilisé tant dans le modèle que dans le bâtiment, mais ne ferait pas référence au même espace.

Cela peut sembler mineur à première vue, mais il peut devenir très difficile de faire le lien entre le modèle BIM et le bâtiment construit si la codification est différente. Notamment, cela empêcherait de lier de manière automatique et informatisée des bases de données concernant le bâtiment et les logiciels, privant ainsi le propriétaire d’un ROI évident.

Quelle voie de solution propose-t-on?


Les donneurs d’ouvrage ne doivent donc pas assumer qu’ils pourront tout simplement récupérer le modèle à la fin des projets et y trouver tout ce dont ils ont besoin. Ils devront investir du temps pour que le modèle puisse être utilisé et ainsi faire du BIM-Opérations une réalité.

Il leur faudra participer au processus de conception du modèle le plus tôt possible pour s’assurer que leurs besoins soient respectés et pour minimiser le temps et les coûts investis pour la transition. Puisque la phase d’opérations du bâtiment est beaucoup plus longue que les phases de conception et de construction, cet investissement en vaut nettement la peine.

En prenant compte des besoins des opérations, les professionnels de l’AEC peuvent créer un modèle BIM qui permettra d’augmenter la rentabilité du bâtiment qu’ils ont conçu pour tout son cycle de vie. Ils contribueront ainsi à créer des bâtiments rentables et durables.

Pour ce faire, l’harmonisation et la standardisation des façons de faire doivent être soigneusement planifiées en réunissant à la même table de travail des spécialistes du BIM de conception/construction et du BIM-Opérations très tôt dans le processus de création du modèle BIM. Cette combinaison d’expertise permettra d’établir une méthode de travail pour le cycle de vie des actifs et de conseiller à la fois les équipes de professionnels externes et les équipes en charge de l’exploitation des bâtiments à l’interne.

Cette approche s’inscrit parfaitement dans la philosophie coopérative du BIM qui vise à briser l’effet de silo. L’habitude de prendre en considération l’ensemble du cycle de vie des bâtiments devrait assez rapidement s’établir dans le domaine – tant que de bonnes pratiques soient développées.

Archidata et ses partenaires peuvent servir de consultants dans cette transition. Dans les trois sections suivantes, nous faisons des recommandations spécifiques pour atteindre ces objectifs :  

  • Les recommandations générales clarifiant les objectifs à atteindre
  • Les recommandations techniques pour intégrer les besoins des opérations lors de création de modèles BIM
  • Les directives à suivre pour rendre le modèle BIM utile aux opérations si l’effort d’harmonisation n’a pas été fait en amont.

 

 





Une absence de correspondance de la codification des espaces entre le modèle BIM et les logiciels d’opération empêche l’interopérabilité et l'échange automatisé des données.

DONNÉES POUR LE BIM-OPÉRATIONS

Quelles informations doivent être ajoutées aux modèles pour créer un BIM pour les opérations?


Il est inutile et impossible de demander aux professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Construction d’intégrer dans le modèle toutes les informations qui pourraient être pertinentes à la gestion d’un équipement un jour ou l’autre pendant le cycle de vie du bâtiment. Non seulement cela alourdirait le modèle avec des informations inutiles, mais pourrait engendrer des coûts significatifs en honoraires de professionnel de l’AEC. Il est néanmoins avantageux de leur demander d’intégrer les informations de bases utiles aux opérations pour que les équipes d’opération puissent rapidement prendre le contrôle d’un nouveau bâtiment. Pour les autres informations, selon les besoins et les budgets, la tâche de chercher les informations dans les manuels et les intégrer dans la base de données du modèleBIMBuilding Information Modelingpourrait être donnée à quelqu’un à l’interne plutôt qu’à une firme externe.

Pour la vaste majorité des informations, il est suffisant d’avoir un accès rapide à la documentation liée à l’équipement : guide d’installation, fiche technique, contrats et garanties, etc.

Les données essentielles qui doivent se trouver dans le modèle sont donc celles qui permettront de :
  • Localiser l’équipement
  • Identifier le système/réseau auquel il est lié
  • Avoir accès la documentation
  • Avoir de l’information sur les garanties.
Les informations sur la spatialisation et la connexion aux réseaux sont généralement fournies dans le modèle BIM TQCTel-Que-Construit. Pour s’assurer que les informations soient intégrées d’une manière optimale, voir les recommandations dans les sections suivantes.

L’accès à la documentation doit être accompli en parallèle à la transmission du modèle BIM au propriétaire. Pour s’assurer que les documents pertinents puissent être associés aux équipements se trouvant dans le modèle, il que la nomenclature utilisée pour codifier l’information soit normalisée. Voir nos recommandations ci-dessous.

Les informations les plus importantes qui devraient être intégrées au modèle BIM par les professionnels de l’AEC du point de vue des opérations ne sont pas les spécifications techniques, les dimensions et les matériaux; ce sont celles qui permettront de planifier l’entretien d’un équipement : les dates d’achat, d’installation et de mise en marche, ainsi que les dates de fin de garantie de l’entreprise, du manufacturier et l'aspect légal. Ce niveau d’information n’est pas toujours nécessaire, toutefois.


Dans quelques cas, d’autres informations, telles que les spécifications du manufacturier, sont aussi utiles aux opérations. Si les donneurs d’ouvrage et les opérateurs de bâtiment sont impliqués plus tôt dans le processus de création du modèle, ils pourront identifier avec les professionnels quelles informations devraient être modélisées par les professions. La pertinence de cet effort pourra être établie en comparant les frais proposés par les professionnels et ceux associés à l’entrée de données dans les logiciels d’opérations à l’interne.

Pour mieux établir quels sont les besoins en termes de niveau d’information, nous utilisons le concept de Niveau d’information ou LoI (pour « Level of Information »). Tous les détails pour aider à cette décision sont présentés ci-dessous.


RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

Quelles sont nos recommandations aux propriétaires, professionnels et opérateurs?


Nous dressons ici une liste de points-clés à retenir de nos recommandations; les recommandations plus détaillées et techniques sur les méthodes à employer sont présentées à la section suivante.

A
COOPÉRATION

Le BIMBuilding Information Modelingpermet et encourage la coopération entre les professionnels; il serait idéal d’en profiter pour impliquer les équipes responsables des opérations avec les professionnels de l'AEC pour que leurs besoins soient compris et pris en considération pendant la conception du modèle. Il incombe aux opérateurs de bâtiment d’être prêts pour cette coopération et d’avoir préparé en amont une liste de besoins à l’interne. Cette démarche peut être réalisée avec ou sans l’aide d’experts tels Archidata.

B
NORMALISATION

Le but général est de développer une méthode qui permettra de trouver ou extraire du modèle BIM les données utiles aux opérations à la fin du projet. Il y a pratiquement autant de façons de modéliser un modèle BIM qu’il y a de professionnels de l’AEC; il vaut donc la peine de faire un travail de normalisation pour s’assurer que les données utiles à la construction et à la gestion sont compatibles. En particulier, il est impératif de normaliser la nomenclature et la codification utilisées pour (1) les locaux et les numéros de porte, qui sont au cœur de tout système d’opération des bâtiments, ainsi que pour (2) les équipements à gérer et (3) les réseaux/systèmes auxquels ils sont connectés.

C
EXPORTATION

Dans le cadre du BIM-Opérations, il est plus réaliste et productif de considérer le modèle BIM comme une base de données qui alimente des logiciels d’opération du bâtiment (gestion des espaces, documents, maintien d’actif, entretien préventif, contrôles, alarme incendie, sanitaire, clés, financière, etc.) plutôt que comme un outil d’opération en soit.

D
INTEROPÉRABILITÉ

Le BIM-Opérations doit s’inscrire dans une vision globale. Il faut donc réfléchir à l’interopérabilité entre les systèmes pour s’assurer que les bases de données puissent être connectées. Il faut (1) identifier les éléments du modèle pertinents à la gestion, (2) identifier les informations spécifiques à ces éléments qui sont utiles et (3) déterminer vers quels logiciels elles seront redirigées.

E
AUTOMATISATION

La transmission de données numériques du modèle vers les logiciels d’opération du bâtiment doit être automatique et informatisée pour sauver du temps et réduire les risques d’erreurs en évitant, dans la mesure du possible, les saisies de données manuelles par les équipes de planification et d’opération.

F
NIVEAU D'INFORMATION

Les modèles BIM peuvent contenir beaucoup d’informations et devenir très lourds. Plutôt que d’exiger aux professionnels de l’AEC de mettre toutes les informations disponibles en lien avec les équipements dans le modèle BIM, il est avisé de réfléchir au niveau d’information (ou LoI pour Level of Information) requis pour les différents types d’équipement ou système assez tôt dans le processus

G
GESTION DOCUMENTAIRE

Le BIM-Opérations nécessite d’aborder la question de la gestion documentaire. Chaque équipement ou objet intégré au modèle est lié une documentation essentielle aux opérations. Pour que les opérateurs puissent y avoir accès rapidement et simplement, la nomenclature/codification utilisée doit être la même que celle utilisée dans le modèle BIM.

H
MISE À JOUR EN CONTINU

Un point important dans l’élaboration d’un plan de gestion BIM-Opérations concerne la mise à jour des modèles BIM. En effet, un bâtiment est constamment en évolution et pour être utile, le modèle doit être une représentation réelle du bâtiment et une source fiable d’informations. La création d’un workflow de mise à jour et d’une procédure prenant en compte les besoins de la conception, de la construction et des opérations permettra une transition souple entre les projets et l’exploitation.

I
HARMONISATIONCAOConception Assistée par Ordinateur-BIM

Finalement, il faut considérer l’harmonisation des données entre les modèles BIM et les dessinsCA0Conception Assistée par Ordinateurtraditionnels. En fonction de l’identification des besoins, il peut être décidé de créer des modèles BIM pour l’ensemble d’un parc ou de gérer la transition graduellement. Dans tous les cas, un plan d’action global devrait être établI.


CRÉER UN MODÈLE BIM-OPÉRATIONS

Quelles sont nos recommandations techniques lors de la création du modèle BIM?


Voici une liste de recommandations spécifiques techniques issues de notre expérience lors de la récupération d’un modèle BIMBuilding Information Modelingà la fin d’un projet de construction. Notez que les recommandations sont basées sur l’utilisation du logiciel Revit, mais que les mêmes principes s’appliquent aux autres logiciels.

Voici nos cinq catégories de recommandations :

1
S’assurer que la codification de la structure spatiale est indépendante des phases et zones de projets

2
S’assurer que les locaux et leur vocation sont faciles à distinguer des autres types d’espaces et de zones

3
S’assurer que la codification, la nomenclature et la définition des espaces soient normalisées

4
S’assurer que les informations liées aux équipements et systèmes qui sont nécessaires aux opérations sont présentes dans le modèle, et ce, de manière normalisée

5
S’assurer que la documentation technique soit associée aux équipements sous une structure hiérarchique qui permet de récupérer facilement l’information


Ci-dessous, nous analysons chacune de ces catégories de recommandations.

Pour s’assurer que les données et documents requis aux opérations soient intégrés au modèle d’une manière normalisée, il incombe aux opérateurs des bâtiments de fournir le matériel et les directives nécessaires aux professionnels de l’AEC et de faire un suivi régulier pour s’assurer que ces directives ont bien été suivies.


1. Codification de la structure spatiale


La nomenclature utilisée pour faire référence aux sites, bâtiments, ailes et étages est très importante pour les opérations puisqu’elle est à la base de plusieurs arborescences de recherche pour les logiciels d’opération et de la mise en place de la signalisation au sein d’une nouvelle construction.

Pendant la phase de construction, il peut être pratique d’identifier les parties physiques d’une aile, d’un bâtiment ou d’un site sur un modèle en fonction des zones et phases de projets. Il est également coutume de numéroter les plans avec un numéro de construction temporaire pour faciliter la coopération entre les équipes et travail sur la chantier. Or, ces zones et numéros ne seront pas utiles une fois le projet fini. L’identification des locaux avec la signalisation normalisée et finale dans un modèle est un objectif essentiel puisque les logiciels de gestion utilisent cette nomenclature pour la localisation des équipements et des demandes de services. Ceci est un élément essentiel pour transformer le modèle BIM en un outil au service des humains.

  • Si les informations destinées à décrire la structure spatiale du bâtiment tel que construit (TQC) ne correspondent pas à la signalisation utilisée dans le bâtiment, cela peut nuire au transfert des données.
  • Si les codes utilisés pour décrire les espaces pertinents à la construction et ceux pertinents aux opérations sont clairement distingués et normalisés, il sera facile d’éliminer les informations qui ne sont pas nécessaires aux opérations à la fin du projet ou de moins, de les ignorer lors du transfert de données.

Nos recommandations sont les suivantes :

1.1
Une codification indépendante de celle décrivant les structures physiques doit être utilisée pour décrire les zones temporairement associées à des phases de projets. Par exemple, les codes de zones et numéros de locaux des phases conception/construction pourraient débuter avec les préfixes « PFT-Programme Fonctionnel et Technique » pour la conception et « PC-Pour Construction » pour la construction afin qu’ils soient facilement distinguables.

1.2
Les deux niveaux d’information peuvent coexister dans le modèle, mais doivent être entrés dans des champs différents avec Revit. Les champs dédiés à nommer les structures physiques ne doivent pas être utilisés pour identifier les zones et phases de projets. Un numéro de signalisation (numéro de local et/ou de porte) final devrait apparaître dans le champ standard « number » de Revit puisque c’est ce champ qui est utilisé par défaut lors des transferts. Ce champ ne devrait pas être occupé par le numéro dePFTProgramme Fonctionnel et Technique. Ce dernier peut être placé dans un champ différent dès le départ ou être transféré dès que la signalisation réelle a été fournie par les opérations.

1.3
Il est important que les codes/numéros attribués pour la structure spatiale des ailes, composantes et étages du modèle BIM soient indépendants des phases de projets et de leurs sous-composantes.




2. Distinction des locaux des autres types d’espaces à l’intérieur des bâtiments


Nous remarquons que dans les modèles BIM créés avec Revit, la notion d’espace (ou « space ») est utilisée pour décrire des choses très différentes du point de vue des opérations. Dans un modèle Revit, ces quatre types d’espaces sont regroupés :

  • unités administratives (par exemple, les différents services d’un hôpital ou les départements d’une université);
  • locaux (bureaux, toilettes, escaliers, etc.);
  • postes de travail au sein d’un local (les espaces d’un laboratoire, bureau au sein d’un espace ouvert);
  • espaces réservés à des équipements spécialisés.


Étant donné que le local est au cœur des opérations du bâtiment, une mauvaise distinction des locaux des autres types d’espace peut nuire à la localisation précise des équipements et aux demandes de services. Le travail colossal pour refaire le lien entre le modèle BIM et le bâtiment construit peut facilement mener à l’abandon du BIM pour les opérations. C’est justement ce que nous voulons éviter!

En somme, il faut éviter de regrouper des espaces qui ne sont pas au même niveau de la hiérarchie spatiale.

Nos recommandations sont les suivantes :

2.1
Pour éviter la confusion entre la vocation de locaux et les autres types d’espaces, le concept de « space » de Revit ne devrait être utilisé que pour décrire la vocation des locaux au sein des « rooms ». Pour les autres types d’espace (unités administratives, postes de travail, zones de projet) qui ne sont pas aussi strictement liés à un espace physique défini (murs), il faut utiliser le concept de « area ».

2.2
Pour éviter toute confusion, il est essentiel d’utiliser des codes de locaux différents de ceux des unités, postes de travail et zones réservées aux équipements spécialisés, ce qui permettra une distinction automatique. Les équipes de travail devraient s’entendre dès le début pour indiquer clairement la nature de l’espace dans les paramètres du modèle BIM. Il est important de ne pas mélanger ou d’amalgamer des données qui fournissent différents types d’information.

2.3
Il est essentiel d’identifier et de numéroter tous les locaux, incluant les corridors, escaliers et les aires ouvertes. Tous les espaces d’un étage intérieur doivent être identifiés comme un local et se voir attribuer une vocation.

2.4
Il est impératif de faire la distinction entre un local et ses zones d’occupation. Il faut numéroter les locaux et les postes de travail distinctement pour éviter que l’information sur ces espaces soit mélangée dans la même base de données.

2.5
Les aires ouvertes doivent être considérées comme un seul local (identifié avec « space »); les différentes zones utilisées à l’intérieur de ce local sont des postes de travail et devraient être identifiées avec «area».




3. Normalisation des codes et définition de la vocation des locaux


Le code de vocation des locaux et sa définition sont importants pour l’opération des bâtiments puisque différents types d’espace ne contiennent pas les mêmes équipements et systèmes et ne requièrent pas tous les mêmes nature et fréquence d’entretien.

Cette problématique importante apparaissant dès la planification de l’aménagement des locaux, il est important qu’un niveau adéquat d’information sur les locaux soit fourni dans les modèles. Les opérateurs du bâtiment devraient fournir une liste normalisée de codes pour les occupations, locaux et postes de travail, et ce, le plus tôt possible dans le processus.

Nos recommandations sont les suivantes :

3.1
On doit éviter autant que possible l’utilisation de synonymes (par exemple, toilette, salle de bain, salle d’eau, etc.) pour faciliter la transmission des données. Si c’est uniquement le nom qui diffère, il est possible de corriger le tir. Mais si la logique utilisée n’est pas constante et que certains codes ont été fusionnés, il devient alors impossible de faire les corrections de manière « informatique » automatisée. Par exemple, ce serait le cas si les escaliers réguliers, les escaliers de secours et les escaliers roulants étaient tous identifiés sous le code « Escalier » alors qu’une distinction est essentielle pour les opérations. Archidata peut fournir des listes normalisées de codes et de nomenclatures de vocation par domaine d’activité.

3.2
Les codes de vocation des locaux doivent être indépendants et différents des codes d’unité administrative et d’usage. Il est à noter que la vocation devrait être neutre (toilette, bureau, corridor) et ne pas contenir d’informations sur l’identité de l’unité administrative (par exemple, ressources humaines) et/ou l’usager (secrétaire). Si des niveaux d’information supplémentaire sont nécessaires dans l’attribution d’équipements dans le cadre des phases de conception et de construction, nous recommandons plutôt de créer d’autres blocages en utilisant le concept de « area » (voir recommandation 2.1 ci-dessus).

3.3
Si une liste normalisée existe déjà à l’interne, il est impératif que les donneurs d’ouvrage/opérateurs de bâtiment transfèrent l’information dès le début de la conception aux professionnels pour que la même nomenclature soit utilisée. Si une telle liste n’existe pas, il leur incombe alors de la créer le plus rapidement possible pour éviter des problèmes futurs. Cette tâche pouvant sembler plus simple qu’elle ne l’est véritablement, nous recommandons de commencer l’exercice le plus rapidement possible en créant une équipe de travail à l’interne afin d’établir des listes normalisées imposées aux équipes de projets pour les vocations de locaux. Archidata peut offrir un service de consultation pour assister à l’harmonisation de ces besoins. .




4. Normalisation des informations sur les équipements et systèmes


Il est important de comprendre que les professionnels développent leur propre bibliothèque d’objets BIM. Ainsi, les codes d’équipement et de système utilisés par les architectes et ingénieurs varient d’une firme à l’autre et donc au sein d’un même projet/modèle. De plus, selon notre expérience, il peut être très difficile, voire impossible, de déterminer la fonction ou la nature des équipements à partir de ces codes.

Nous recommandons donc de faire un travail de normalisation pour les types d’équipement à gérer (il est inutile d’alourdir le modèle BIM et le travail des professionnels pour les autres types d’équipement).

Nos recommandations sont les suivantes :

4.1
Les opérateurs de bâtiment doivent fournir aux professionnels leurs codes d’équipement et/ou les consulter le plus tôt possible dans le processus pour s’assurer que les codes utilisés sont compréhensibles et utilisables.

4.2
Tous les équipements liés à une source d’alimentation doivent être liés à un système clairement codifié dans le modèle.

4.3
Les opérateurs doivent identifier le niveau d’information (LoI) dont ils ont besoin pour les équipements insérés dans le modèle.

4.4
Pour faciliter la classification des équipements, il faut utiliser la codification normalisée Uniformat IIElemental classification for building specifications dans le code d’assemblage des familles (OmniclassConstruction Classification System est une autre option viable, mais moins optimale à notre avis).

4.5
Il faut s’assurer que les codes utilisés permettront d’identifier la catégorie d’équipement au niveau nécessaire le plus précis pour les opérations et que la documentation y est bien associée de manière normalisée.

4.6
Quant au partage des données numériques, la transmission de données vers d’autres systèmes devrait être effectuée le plus tôt possible afin d’éviter la saisie de données manuelle par les équipes de planification et d’opération. Ces systèmes incluent, mais ne se limitent pas aux logiciels de :

  • gestion des espaces et de gestion documentaire
  • maintien d’actifs et d’entretien préventif
  • gestion des contrôles
  • gestion d'alarme incendie
  • entretien sanitaire
  • gestion des clés
  • gestion financière
  • etc.




5. Gestion documentaire associée aux équipements


Une grande partie des informations liées aux équipements n’ont pas besoin d’être incluses directement dans le modèle BIM-Opérations, tant et aussi longtemps que les opérateurs ont accès à toute la documentation par association. Cette documentation est essentielle aux opérateurs des bâtiments de sorte qu’il faudrait qu’elle soit liée au modèle pour un accès possible dès la fin des projets.

Notre recommandation est la suivante :

5.1
Afin de lier la documentation technique aux équipements, il faut classifier les documents dans une arborescence utilisant les mêmes codifications et nomenclatures que le modèle. De cette façon, il sera possible de récupérer l’information de manière automatique et de la transférer par programmation vers les logiciels des opérations.

 

Pour faciliter la gestion des bâtiments, on doit penser aux composantes comme s’imbriquant dans une structure hiérarchisée, comme des poupées russes.
Cette figure illustre les différents niveaux d’espaces indépendants utiles à la gestion d’un bâtiment.

MODÈLE BIM-TQC EXISTANT

Que faire si les besoins des opérations ne sont pas inclus dans le modèle BIM TQC?


Si les informations requises au BIM-Opérations n’ont pas été incluses dans le modèle comme recommandé ci-dessus, tout n’est pas perdu! Il est tout à fait possible de tirer profit de la modélisation réalisée par les professionnels pour faciliter le passage de la construction aux opérations.

Une des options est de demander aux professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Construction de modifier le modèle et d’y inclure les données requises. Selon notre expérience, cela implique de payer les honoraires de spécialistes qualifiés et pourrait être très onéreux.

Une autre option, moins coûteuse, est de créer avec les professionnels une matrice de correspondance entre la codification utilisée à l’interne et celle utilisée dans le modèle. Cela s’appliquerait aux zones, aux équipements et aux systèmes. Il sera ensuite possible de modifier automatiquement les données extraites du modèle BIMBuilding Information Modelingpour qu’elles soient compatibles avec la codification utilisée par logiciels des différents services d’opération.

Archidata offre un service de conversion pour aider ses clients lorsqu’ils obtiennent un modèle BIM TQCTel-Que-Construit qui n’a pas été harmonisé avec leurs besoins.


NIVEAU D'INFORMATION (LoI)

Comment établir le niveau d’information requis pour une catégorie d’équipements (LoI)?


Avec le modèle BIMBuilding Information Modelinget la modélisation 3D vient le concept de Level of Detail (LoD) qui sert à déterminer le niveau de précision requis lors de la modélisation d’un équipement ou d’une surface. Comme mentionné plus tôt, dans le cadre des opérations, la forme et les dimensions exactes d’un équipement importent peu, alors que les données sur le fabricant, la garantie, etc. sont primordiales. Ainsi, dans le contexte du BIM-Opérations, on peut alors parler de Level of Information (LoI).

Le niveau de LoI requis peut varier grandement d’un équipement à l’autre : par exemple, les données requises pour gérer un distributeur à savon dans une salle de bain sont probablement moins grandes et précises que celles requises pour gérer une génératrice ou un scanneur d'imagerie médicale.

Il est erroné de croire que les mêmes niveaux de LoD et de LoI doivent être donnés pour les éléments de la maquette.

Il est tout à fait possible qu’un grand niveau de détail sur les dimensions, la forme et le positionnement soit requis pour planifier l’espace requis et la connexion aux réseaux d’un équipement dans le cadre de la conception et de la construction, mais que des informations minimales soient pour le gérer dans le cadre des opérations. C’est le cas par exemple pour la plupart éléments architecturaux (par ex. : colonnes, fenêtres, escaliers). Un autre exemple serait les équipements communs connectés à des tuyaux, valves et conduits dans les murs (par ex. : vanne d’isolement, etc.) qui sont complexes à installer sur le chantier, mais pour lesquels seule l’information sur le local et le réseau sur lesquels ils sont connectés est utile aux opérations.

À l’inverse, il est possible qu’un équipement facile à installer nécessitant donc peu de détails de modélisation pour la conception et la construction requière un niveau d’informations détaillé pour les opérations. C’est le cas par exemple d’un panneau électrique qui requiert peu de modélisation parce qu’il est connecté au réseau à l’extérieur des murs, mais pour lequel des informations détaillées sont requises pour les opérations parce qu’il est crucial au bon fonctionnement du bâtiment. Un autre exemple serait les équipements spécialisés dispendieux, mais mobiles, comme certains équipements de laboratoire achetés une fois la construction terminée, pour lequel seul l’espace prévu a été modélisé, mais pour lesquels les niveaux maximums d’information sont requis pour les opérations.

Une correspondance proche entre les deux est néanmoins possible. Par exemple, un distributeur à savon requière des niveaux minimaux tant pour le LoD que le LoILevel Of Information , alors que des équipements spécialisés fixes (les équipements médicaux, par exemple) installés dans la phase construction requièrent des niveaux élevés tant pour le LoD que le LoI.

 

Il est important de prendre en considération l’ensemble des services d’opération du bâtiment lorsqu’on établit le LoI : il est possible que des informations détaillées soient nécessaires pour un service (par ex. : entretien préventif), mais pas pour d’autres (par ex. : d’hygiène et salubrité).
Archidata s’est également inspiré de l’outil Kit BIM Exploration créé par nos partenaires de recherche du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) du gouvernement français qui ont déjà réfléchi à la notion de niveaux d’information des équipements. Les niveaux suivants sont proposés ici :
LoI 0
Aucune information

Dans certains cas, un équipement peut tout simplement être ignoré. Le niveau de LoI 0 pourrait s’appliquer par exemple aux tuyaux dont l’information ne nécessite pas d’être entré dans un logiciel d’opérations.


LoI 100
Nomenclature pour inventaire
Ce premier niveau d’information permet d’identifier l’équipement et d’en établir la quantité. Le LoI 1 est suffisant si la seule information que l’on souhaite retenir du modèle BIM est une information de type inventaire d’équipement au niveau du bâtiment ou du site en entier.
Nom/abréviation du type d’équipement

LoI 200
Localisation pour intervention
Ce niveau d’information supplémentaire permet de situer des catégories d’équipement dans l’espace, au niveau du site, du bâtiment, de l’étage, du local ou du réseau, et ce, indépendamment du modèle spécifique. Le LoI 2 est utile si chacun des types équipements doit être localisé individuellement ou si l’inventaire doit être fait par secteur. Par exemple, les types de luminaires contenus dans un local ou les types de points d’eau (abreuvoirs, évier, lavabos, douches oculaires) sur un étage. Le LoI 2 permet également de rapidement identifier le réseau auquel est lié un équipement et rapidement couper la source avant d’intervenir.
Localisation physique et/ou réseau auquel un équipement est lié.

LoI 300
Fabricant pour la gestion documentaire

Ce niveau de détail supplémentaire est nécessaire si les opérateurs veulent être en mesure de rapidement consulter les informations fournies par le fabricant. Le LoI 3 est suffisant quand les seules les fiches techniques sont nécessaires à l’entretien d’équipements non spécialisés, ce qui pourrait être le cas des lavabos, par exemple.

Nom et adresse du fabricant et/ou du distributeur, nom/numéro du modèle et gestion documentaire/fiches techniques.

LoI 400
Installation et planification
Ce niveau supplémentaire est utile pour les équipements qui requièrent un suivi régulier et détaillé, tel que les équipements spécialisés qui nécessitent des informations permettant de planifier l’entretien préventif, tel que les dates de fabrication, d’installation, de mise en service, de fin de la garantie, etc.
Numéro de série, garanties et dates clés nécessaires à l’entretien de l’équipement

LoI 500
Spécifications

Les informations de ce dernier LoI ne sont nécessaires que pour un petit groupe d’équipements extrêmement spécialisés pour lesquels les spécifications techniques sont un critère de recherche ou d’analyse important. Il n’est pas nécessaire ni avisé d’inclure dans le modèle BIM toutes les spécifications des équipements de LoI 5; les spécifications utiles aux opérations différeront par types d’équipements et devront être établies en amont.

Caractéristiques de l’équipement, telles que les dimensions, matériau, spécifications énergétiques, etc.



Le concept de niveau d’information (LoI) sur les équipements pourrait être facilement confondu par les professionnels de l’AEC avec le LoD avec lequel ils sont très familiers. Les deux niveaux varient tout à fait indépendamment l’un de l’autre.

MISE À JOUR DU BIM

Comment maintenir les modèles BIM à jour?

Un des problèmes inhérents à la récupération du matériel (que ce soit des plans/dessins/maquettes/modèles) produit par les professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Construction pour les fins d’opération est la mise à jour de l’information. Le matériel TQCTel-Que-Construit devient rapidement désuet non seulement en raison des projets réalisés par les équipes internes et externes, mais également en raison des activités d’opération quotidiennes à l’interne qui amènent de petites modifications qui peuvent rapidement s’accumuler : ajout ou retrait de murs, remplacement d’équipements, réaménagement et déménagement, changement d’usage, etc.
Les propriétaires et opérateurs semblent parfois compter sur le fait que les professionnels mettront à jour le matériel au moment d’un projet de rénovation. Ils ne réalisent pas que :
  • seules les parties du bâtiment qui sont affectées par le projet seront mises à jour;
  • les parties qui ne sont pas affectées par le projet continueront à être modifiées à l’interne pendant la durée de ce projet, mais ne seront pas mises à jour par les professionnels;
  • plusieurs projets affectant différentes parties d’un bâtiment peuvent se chevaucher dans le temps et dans l’espace, compliquant d’autant plus la mise à jour.

Cette problématique précède de loin l’apparition du BIMBuilding Information Modelinget existait déjà avec les plans-papier et les dessinsCAOConception Assistée par Ordinateur.

Pour contrer cette problématique, la meilleure solution est de tenir un plan-maître à jour. Les informations y sont changées au fur et à mesure que des modifications se font à l’interne. Lorsqu’un nouveau projet a lieu, la portion du plan nécessaire aux professionnels leur est transférée. Le reste du plan-maître continue à être mis à jour en parallèle pendant la durée de ce projet et la portion rénovée est réintégrée au plan-maître à la fin de celui-ci.


Il serait une erreur de croire que le BIM règle ce problème. Au contraire, l’utilisation de modèles BIM pour les opérations décuple les problèmes!


Étant donné que le modèle BIM devient la source d’information pour les bases de données des logiciels d’opération des bâtiments, assumer que le modèle BIM fourni par les professionnels à la fin d’un projet de rénovation est à jour pourrait créer des problèmes majeurs. Par exemple, en reliant le nouveau modèle BIM fourni à la fin d’un projet, les parties qui ont été mises à jour par d’autres projets ayant eu lieu en même temps seraient remplacées par les données obsolètes du modèle.

Il est donc important pour les opérateurs de bâtiments de créer des workflows pour gérer la mise à jour en continu de façon à ce que le modèle reste une source d’information fiable. Archidata peut aider à la mise en place de ces workflows ainsi qu’offrir une assistance dans la mise à jour des modèles.

COMBINER BIM ET DESSINS CAO

Comment harmoniser les modèles BIM avec les dessins CAO traditionnels?


Les projets BIMBuilding Information Modelingcommencent tout juste à émerger dans le cadre de nouvelles constructions et de rénovations majeures. Cela fait en sorte nos clients doivent souvent gérer une combinaison de modèle BIM et de dessinsCA0Conception Assistée par Ordinateur. Trois cas-types existent :

  1. un nouveau bâtiment construit au sein d’un site existant géré par les mêmes équipes d’opérations;
  2. un nouveau bâtiment construit au sein d’un grand parc immobilier géré par le même propriétaire utilisant les mêmes logiciels d’opération et codes normalisés;
  3. des rénovations majeures où seule une portion (une aile, un étage) est disponible en modèle BIM.

Dans le contexte précis du BIM-Opérations, les sources de données alimentant les logiciels d’opérations sont diverses, ce qui complique les choses. C’est également un problème pour la mise à jour du matériel destiné aux professionnels de l’AEC lorsque de nouveaux projets auront lieu.

En fonction de l’identification des besoins et du budget, il peut être décidé de créer des modèles BIM pour l’ensemble du parc d’un coup ou de gérer la transition graduellement. Dans tous les cas, un plan d’action global devrait être établi. Archidata peut accompagner les donneurs d’ouvrages dans cette transition.

 

En cette période de transition, les bâtiments, sites et parcs immobiliers seront composés d’une combinaison d’anciennes et de nouvelles constructions, respectivement en dessinCAOConception Assistée par Ordinateuret modèle BIM.

UNIFORMAT II

Qu’est-ce que la norme Uniformat II?

L'approche d'Uniformat est idéale pour le développement des modèles BIM (Building Information Modeling), car son organisation permet de placer des objets avant que leurs propriétés n'aient été définies. Elle facilite également le transfert des informations entre les équipes de travail et vers les opérations en permettant le classement de l’information même quand il y une incohérence entre la codification et la nomenclature utilisées.

Il faut noter que la norme Uniformat IIElemental classification for building specifications a été utilisée comme base pour le Tableau 21 - Éléments d'OmniclassConstruction Classification System.

Uniformat II possède quatre niveaux cumulatifs, comme suit:

Niveau 1 - Éléments du groupe majeur, identifiés par une lettre majuscule (p. ex. Services, D)
Niveau 2 - Éléments de groupe, identifiés par deux chiffres donnant un multiple de 10  (p. ex. Plomberie, D20)
Niveau 3 - Éléments individuels, identifiés par deux chiffres donnant un multiple de 10 (p. ex. Appareils de plomberie, D2010),
Niveau 4 - Sous-éléments, identifiés en ajoutant deux autres chiffres à la fin (p. ex. D201004). Notez que le format du niveau 4 est moins normalisé et que d’autres formes peuvent être trouvées, p. ex. Évier, D2013 ou D2010.d).

Voici les grandes catégories des niveaux 1 et 2 utiles aux opérations des bâtiments – pour obtenir plus détail, voir https://www.csiresources.org/practice/standards/uniformat ou http://quebec.csc-dcc.ca/Document+Store/UniFormat/.

A - Sous-structures
A10 Fondations
A20 Sous-sols
B - Coquille
B10 Superstructure
B20 Enceinte extérieure
B30 Toiture

C - Intérieurs
C10 Construction intérieure
C20 Escalier
C30 Finitions intérieures

D - Services
D10 Transport
D20 Plomberie
D30 CVC
D40 Protection incendie
D50 Électrique

E - Équipement et ameublement
E10 Équipement
E20 Ameublement



http://www.assetinsights.net/Glossary/G_Uniformat_II.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Uniformat
http://quebec.csc-dcc.ca/Document+Store/UniFormat/
https://www.csiresources.org/practice/standards/uniformat
http://www.iceline.com/estref/popular_conversion_files/construct_code/uniformatA.html


FORMAT IFC

Quel est le format IFC?


Le format IFC (Industry Foundation Classes) est un format de fichier libre et gratuit créé par buildingSMART et garant d’un OpenBIM. Ce format de fichier permet de transférer les informations du modèle BIM dans un format « texte » léger qui peut être lu par différents programmes. La dernière version en date de mars 2013 est l’IFC4.

Archidata recommande de passer par le format IFC pour l’exportation des données vers les logiciels tiers. En effet, ce format permet d’exporter non seulement les éléments graphiques, mais également les données qui y sont associées. Ce ne sont pas toutes les entités IFC qui ont de l’importance pour l’extraction de données de types alphanumériques. Pour information, voici la liste des entités qui sont présentement traitées. Cette liste pourrait évoluer d’un projet à l’autre en fonction des progrès qui seront réalisés avec les prochaines versions de Revit.

 

Entités communes à la structure spatiale
ifcProject Description du projet
ifcSite Description du site (ou des sites)
ifcBuilding Description des bâtiments
ifcBuildingStorey Description des étages
ifcSpace Description des locaux
ifcZone Description des autres types d’espace



Entités communes aux équipements
ifcFlowTerminal Équipements alimentés à la fin d’un réseau
ifcFlowController Équipements de contrôle d’un réseau
ifcDistributionControlElement Équipements de type alarme
ifcBuildingElementProxy Équipements en vrac
ifcFurnishingElement Équipements en vrac



Entités communes aux réseaux
ifcSystem Réseau



En ce moment, l’extraction des modèles BIM en format IFC est imparfaite et beaucoup d’équipements sont extraits sous l’entité ifcBuildingElementProxy, une catégorie « en vrac » qui ne permet pas leur identification et leur classement. En attendant un raffinement du processus d’extraction, il est donc important que les professionnels de l’AECArchitecture, Ingénierie et Construction incluent les codes Uniformat IIElemental classification for building specifications pour faciliter l’interprétation du modèle par des tiers

https://technical.buildingsmart.org/standards/ifc/
https://bimbtp.com/conception/quest-ce-que-le-format-ifc/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Industry_Foundation_Classes
http://www.objectif-bim.com/index.php/openbim/format-ifc


SOURCES ET LECTURES



Ali Motamedi et al. – FM-BIM Preparation Method and Quality Assessment Measures:
www.researchgate.net/publication/325905180_FM-BIM_Preparation_Method_and_Quality_Assessment_Measures

Asset Insights – ASTM Uniformat II :
www.assetinsights.net/Glossary/G_Uniformat_II.html

Autodesk – Building Information Modeling :
https://www.autodesk.com/solutions/bim

Biblius – BIM dimensions 3D, 4D, 5D, 6D, 7D BIM explained :
biblus.accasoftware.com/en/bim-dimensions-3d-4d-5d-6d-7d-bim-explained/

BIM & BTP – Qu’est-ce que le format IFC :
bimbtp.com/conception/quest-ce-que-le-format-ifc/

Building Smart – Industry Foundation Classes :
https://technical.buildingsmart.org/standards/ifc/

Cégep Limoilou : Coordination de maquettes numériques BIM : www.cegeplimoilou.ca/formations/attestations-d-etudes-collegiales-aec/eec3a-coordination-de-maquettes-numeriques-bim/ CSI, Building Knowledge Improving Project Delivery – Uniformat :
www.csiresources.org/practice/standards/uniformat

Wikipedia – Uniformat :
en.wikipedia.org/wiki/Uniformat

Wikipedia – Industry Foundation Classes:
fr.wikipedia.org/wiki/Industry_Foundation_Classes

RIB, Estimator’s reference – Uniformat :
www.iceline.com/estref/popular_conversion_files/construct_code/uniformat.html

Linkedin, Hani Elsafadi – BIM 3D to 7D Implementation:
www.linkedin.com/pulse/bim-3d-7d-implementation-hani-elsafadi/

Objectif BIM – Le Format IFC :
www.objectif-bim.com/index.php/openbim/format-ifc

CSC, Québec Chapter – Uniformat :
quebec.csc-dcc.ca/Document+Store/UniFormat/


Spar3D, Geoff Zeiss – Does BIM really benefit facility operations? Hard data says yes:
www.spar3d.com/blogs/guest-blog/bim-for-fim-big-roi/

UK Construction Online – The Value of BIM Handover and Maintenance :
www.ukconstructionmedia.co.uk/news/bim-handover-maintenance/



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